Anne-Laure Schmutziger

Notre premier portrait est celui d’Anne Laure Schmutziger.

Elle a connu la vie de la ferme dans sa famille, dans la campagne genevoise. Elle a vu son grand père labourer et sa mère être aux champs. Formée en arboriculture et comme maraichère, elle s’est lancée à cultiver 4000 m carrés de terrain à Vouvry en même temps que les initiateurs du Radis projetaient la coopérative. En fait, elle avait sa première récolte que le Radis n’avait pas encore ouvert ses portes… Ça a été un déclic pour en accélérer le démarrage.

Si au début l’idée était que toute la production soit pour le Radis, il s’est avéré indispensable qu’elle élargisse la distribution de ses produits. Elle prépare des paniers pour des clients qui s’organisent pour les stocker et les distribuer, et elle sert aussi d’autres petits magasins.

En parlant avec elle j’ai entrevu sa réalité, qui n’est pas aussi simple que l’on pourrait penser.

Elle aime les légumes et aime en cultiver de toutes sortes. Elles sont la base de son exploitation. Elle a eu aussi des poules pour les œufs, mais c’était trop pour elle seule de s’occuper de tout.

Dans son rêve initial, elle se voyait travailler en équipe. Les deux premières années elle a eu de l’aide de bénévoles. Cette troisième elle a engagé une personne à un petit pourcentage. Elle est en pleine réflexion. D’une part il y a la solitude face à la pluie et le beau temps, dans le sens littéral et symbolique, d’autre part elle a besoin de sentir des horizons ouverts quant à faire évoluer son projet, élargir les produits qu’elle pourrait fournir.  Elle sent les limites que lui impose de ne pas « être chez soi », et que ne pas vivre sur place.

Entourée de la beauté et la diversité de son grand jardin potager je suis touchée par ses réflexions. J’ai à cœur de vous transmettre l’essentiel de ce qu’elle a partagé avec moi, surtout qu’elles viennent rejoindre des thèmes qui sont sur la table pour une future AG.

C’est quoi aller faire ses achats au Radis ? Pour elle c’est contradictoire d’y aller avec une liste comme si on allait dans une grande surface où il y a toujours de tout, peu importe d’où ça vienne.

Elle aimerait que les personnes de la coopérative comprennent la chance que cela implique de pouvoir acquérir des légumes qui ont été cueillis le matin même. Ainsi, au lieu d’aller avec une liste qui répond à « ce que je veux quand je le veux », elle aimerait que les personnes se laissent inspirer par ce qui a été récolté.

En l’écoutant, je sentais comment le lien entre la terre et les hommes dans notre civilisation moderne a été coupé…. Je me dis, et ça ne concerne que moi, que d’approcher les maraichers qui nous fournissent est une opportunité pour honorer ce métier qui, comme dit Anne Laure, est la base de notre alimentation, de notre vie.es c’est aussi de repenser notre mode de consommation, notre mode de vie, nos valeurs…Certes, l’alimentation est la base de bien plus que juste manger.

Son message pour vous est : « Soyez curieux, découvrez les légumes du moment »

Que nos recettes avec les produits que vous trouverez au Radis vous inspirent, pendant que je vous invite aussi à réfléchir : « c’est quoi pour moi participer à la vie du Radis ? Ana Maria

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