La ferme des Blettaux

C’est au tout début d’une belle après-midi ensoleillée que j’ai rencontré Guy Stalder, chez lui, sur son domaine agricole où poussent les lentilles et les pois chiches que nous pouvons acheter au Radis.. 

Le terrain – sur lequel il produit aujourd’hui – appartient à sa famille depuis plusieurs générations déjà. Guy a donc baigné dans le monde de l’agriculture depuis sa naissance. Mais, comme souvent, cela ne garantit pas forcément la volonté de continuer la tradition familiale… parmi les trois frères qui constituent sa fratrie, il est le seul à avoir suivi la voie paysanne. Et dans le cas des Stadler, cela continue puisque Roland a un fils qui a, lui aussi, fait ce choix, même s’il ne lui était pas du tout imposé. Le lignage semble donc se perpétuer pour notre plus grand bonheur.

Il me raconte que son père était éleveur de vaches mais, dans les années septante, il a dû arrêter cette activité car cela devenait trop difficile pour son dos. Il a donc choisi de passer à l’élevage de taureaux d’engraissement. J’ose supposer que comme moi, vous vous étonniez que ce soit un travail moins pénible, et pourtant il s’avère que c’est le cas et que c’est apparemment effectivement moins exigeant physiquement.  

Guy a fait ses études, réalisé un stage de deux ans en Suisse alémanique, avant d’obtenir son CFC. C’est au début de l’année 1997 qu’il reprend entièrement la ferme des Blettaux, et ses 55 hectares. Il continue actuellement à se former, puisqu’il est en cinquième année de spécialisation en agriculture biologique.

Quand il a commencé à assumer le domaine, il s’est interrogé par rapport à tous les produits chimiques qu’il lui fallait acheter chaque année… et ce n’est pas sur un simple coup de tête qu’il a décidé de passer au bio, ce qui lui tient à coeur de préciser. Au contraire, il a effectué des recherches, des essais, pour adopter progressivement le bio. Il n’utilise même plus la pompe à traiter, il vient de la vendre. Il dit avoir la chance d’avoir un employé à cent pour cent avec qui il s’entend très bien : c’est ensemble qu’ils ont pu faire cette évolution.

Il nous partage sa réflexion/croyance sur le fait que le bio ne pourrait pas nourrir totalement la planète selon lui car cela demande beaucoup plus de travail qu’une exploitation utilisant des intrants chimiques. Lui arrive à bien faire tourner son exploitation, en revanche le rendement demande plus d’heures de travail. 

Il me donne pour exemple le « maïs » pour illustrer son propos. Avec le désherbant chimique, il suffisait de passer une seule fois. Alors que pour le maïs cultivé de manière bio, cela demande de passer cinq fois pour désherber et s’assurer qu’il poussera comme il se doit. Par contre, les produits issus d’une telle production se vendent plus cher et il y a des aides spécifiques à l’agriculture bio.

Il n’arrive pas à écouler toute sa production en vente directe, comme avec le Radis et une partie de sa production est distribuée chez Landi. 

Nous arrivons au bout de notre conversation et il me rappelle encore combien il aime son travail à l’air libre, le fait d’être indépendant et celui d’habiter sur place. Il est aussi très impliqué dans la vie communale et associative de sa région. 

Son conseil pour les consommateurs: Achetez local, même si ce n’est pas bio ! Ana Maria

https://www.blettaux.ch/

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