Pisciculture de Vionnaz

Nous partons à la rencontre de Christophe, directeur de la Pisciculture à Vionnaz qui nous fournit nos truites.

D’où viennent les délicieuses truites que nous trouvons au Radis?

Je rencontre Christophe Cohendet, directeur de La Pisciculture de Vionnaz, New Valfish SA, dans la succursale du Bouveret. J’apprends que l’entreprise existe depuis 1968 et que l’exploitation de la truite bio a démarré en 2007. Après la série de petits ou moyens fournisseurs que j’ai visités pour nos newsletter ces derniers mois, c’est la première fois que je m’assois avec un grossiste. J’apprends qu’ils produisent un tiers du poisson qui est élevé en Suisse, bio et pas bio : ils vendent des truites saumonées, du filet blanc, de la truite blanche en portion, de la truite saumonée.

Le passage au bio a été dû à la demande des clients, ce qui renfonce ma croyance qu’en tant que consommateurs nous avons une marge de manœuvre intéressante pour faire évoluer les choses !

L’option bio l’a mis face à des difficultés particulières, différentes de celles de la pisciculture traditionnelle. Surtout au début, me dit-il, où le cahier de charges était très strict et plus philosophique que pratique. Certes, il y a à garantir les meilleures conditions pour que les poissons puissent grandir, mais vouloir reproduire le milieu sauvage dans un élevage, ce n’est pas du tout évident. L’élevage en captivité demande un changement de concept, et cela requiert une évolution et de la recherche. Il me parle surtout de  celle orientée à trouver une alimentation plus durable, des ingrédients plus performants et qui soient adéquats pour les poissons, comme des farines d’algues ou d’insectes. A l’entendre, c’est tout un enjeu de trouver les bonnes matières premières.

En tant que grossistes, les emballages individuels sous vide n’étaient pas leur habitude. Là aussi interviennent les consommateurs : à Vionnaz des personnes leurs disaient qu’ils aimeraient pouvoir acheter les poissons de la pisciculture directement surplace, et pas après qu’ils ont fait le tour par Zurich avant d’arriver à la Migros. Ainsi est né le magasin et aussi les emballages sous vide par petites portions, ce qui a fait la chance pour le Radis : ils pouvaient nous fournir les truites en petit format.

Lorsque je m‘intéresse à comment ils sont devenus fournisseurs de la coopérative, ça s’est passé par mail. Christophe ne connait pas le nom de la personne qui lui a écrit. C’est un collaborateur qui l’a reçu mais aujourd’hui il est en congé. Donc, une fois rentrée à la maison, je me tourne vers Laetitia Ravey pour avoir la réponse. C’est elle qui s’occupe régulièrement d’aller chercher les truites et les amener au Radis.  Il s’avère qu’elle avait découvert ce produit par le biais de deux amis différents. Pour ne pas acheter du saumon qui vient de pays lointains, elle est d’abord devenue cliente du magasin de la Pisciculture de Vionnaz. Puis, elle a découvert que certains jours de la semaine il y avait des truites bios et elle a eu l’élan d’aller voir si le Radis pouvait bénéficier de ce produit. Le contact s’est très bien passé, elle a pu même visiter les installations avec sa fille. De là est né son engagement de faire le transport jusqu’au Radis. Merci Laetitia, ces truites sont vraiment extra. (J’en consomme avec grand plaisir).

Le marché est porteur. Christophe Cohendet le voit évoluer au cours des dernières années, la conscience des consommateurs qui priorisent l’alimentation locale et la qualité, que ce soit bio ou pas, avance.

Je ne peux m’empêcher de demander qu’est-ce-qui l‘a orienté vers ce type d’entreprise. Tout d’abord, il savait ce qu’il ne voulait pas : être enfermé toute la journée entre quatre murs. Il était pêcheur amateur, il aimait être en contact avec la nature, il s’est dirigé vers la Biologie marine et a suivi une école d’Aquaculture. Le choix pour l’élevage du poisson est devenu une évidence.

Sa fonction de directeur l’a un peu éloigné de ce qu’il aime, travailler au bord de l’eau.  Actuellement, ce sont surtout les tâches administratives qui l’occupent, ainsi que la complexité des nombreux paramètres en jeu pour que l’élevage fonctionne, que le milieu où se développent les poissons leur garantisse la bonne santé et le respect de leurs besoins.

Ce qu’il souhaite partager avec les membres de la coopérative est que pour lui il est indispensable, en plus de garantir le bien-être des poissons, de tenir compte des effets sur l’environnement. Ce principe participe à sa recherche de l’aliment de qualité et du moindre impact écologique. Il prône l’alimentation locale, bio ou pas, selon l’état d’esprit de la personne et de ses moyens. Réflexion qui fait partie de l’esprit des temps… Ana Maria

https://truites-vionnaz.ch/

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